Les objections au Zéro déchet

-On peut avoir juste envie de se lancer dans la réduction de la taille de sa poubelle et aborder le sujet avec ses proches et connaissances. 

 

-On peut avoir commencé depuis peu cette démarche et souhaiter partager ses expériences, ses petites déconvenues, ses questions pratiques auxquelles on n’a pas encore trouvé de solution. 

 

-Ou bien on peut être convaincu(e) depuis longtemps que limiter tous les emballages à usage unique,acheter en vrac et en contenants durables et réutilisables uniquement, est important pour soi et la planète et l’appliquer tous les jours dans notre vie quotidienne depuis plusieurs années. 

 

Il y a toujours un moment où on va se retrouver à discuter de ce thème avec des amis, des membres de la famille, des connaissances, et où vont surgir des remarques négatives ou des questions décourageantes.

 

Ce sont peut-être même des petites phrases qu’on a soi-même un jour prononcées avant de se lancer. Connaître ces objections probables permet de savoir comment y répondre avec gentillesse et bienveillance, voire convaincre du bien fondé de ce processus de limitation de son impact écologique. 

“Limiter ses déchets, pourquoi faire?”

Il y a deux moyens de répondre à cette question : la première est une réponse culpabilisante que personne autour de soi n’a envie d’entendre mais qu’il est utile de personnellement garder en tête. La seconde est beaucoup plus agréable car elle montre les bénéfices personnels à adopter cette démarche. 

L’énorme impact des déchets sur la planète

Parce qu’au niveau mondial on n’a plus le choix : notre monde croule sous les déchets (plus de 450 kg par an et par habitant en France selon l’ADEME) et avec la population mondiale en constante augmentation et le fait que les pays en voie de développement cherchent à acquérir le même mode de vie donc vont générer plus de déchets : La banque mondiale, oui, elle  a annoncé une augmentation des déchets de plus de 70% d’ici à 30 ans.

 

Et parce que les déchets génèrent du CO2 qui contribue au réchauffement climatique :  1kg de déchets = émission de 1kg de CO2, car à l’heure actuelle près de 80% de nos déchets sont enfouis ou brûlés et provoquent ainsi l’émission de GES (gaz à effet de serre). 

 

Et enfin parce que le plastique c’est vraiment pas fantastique, particulièrement pour les océans : Personne, à moins d’avoir vécu dans une grotte les 25 dernières années, ne peut dire qu’il ne connaît pas les océans de plastique, ces zones immenses de déchets accumulés sur une telle superficie qu’on les a surnommées le 7ème continent. Et chaque année il y en a 8 millions de tonnes de plus, c'est-à-dire un camion de déchets déversé toutes les minutes.

 

Ces déchets sont majoritairement...des emballages à usages uniques provenant des poubelles de déchets ménagers. 

Vivre sans emballage rend heureux

A chaque petit geste que je fais je sais que je permets une planète plus propre : c’est une démarche positive qui renforce mon estime personnelle et me permets de découvrir tout un tas de thématiques qui aident au bonheur : se concentrer sur “je suis” plutôt que j’ai, désencombrer sa maison, sa vie et sa tête pour se recentrer sur l’essentiel, expérimenter des tutos couture, fabrication de produits d’entretien ou cosmétique, jardiner, cuisiner, et retrouver le plaisir d’agir avec mes mains.

 

Limiter ses déchets ça rend heureux, c’est prouvé scientifiquement par l’ADEME : ADEME bien_vivre_zero_dechet

“Moi j’achète tout  en emballages recyclables donc c’est pareil puisque c’est recyclé !”

Le recyclage impacte la planète

Le recyclage n’est pas suffisant pour lutter contre le problème des déchets et à même tendance à servir d'alibi  pour permettre la production de toujours plus d’articles jetables. 

 

Et recycler c’est tout de même avoir un impact environnemental : le transport et la transformation des matières génèrent des émissions de CO2 et entraînent une consommation d’eau et d’énergie importante. Le traitement des déchets électroniques, par exemple, est massivement délocalisé. 

 

Le déchet le plus réutilisé, le plastique, se dégrade à chaque cycle de recyclage, ce qui oblige à ajouter de la matière vierge, issue du pétrole. Aujourd'hui, l'extraction de ressources dans le monde progresse 2 à 3 fois plus vite que le recyclage.A l’heure actuelle, 50% des emballages plastiques en France sont peu voire pas du tout recyclables.

C’est déjà une démarche de réduction des déchets...non recyclables

Puisque tu achètes déjà tout en emballages recyclables c’est que tu as compris la nécessité de limiter les déchets en général, non recyclables encore plus. Tu es donc déjà dans une démarche de limitation des déchets non recyclables.

 

Et tu vois que cela n’a pas bouleversé ta vie tout en te permettant d’avoir un impact plus positif sur la planète. Aujourd'hui seule une bouteille plastique sur deux est recyclée alors que c’est le déchet le plus facile à retraiter. Donc pourquoi ne pas essayer de remplacer certains emballages recyclables par des emballages réutilisables? 

“La mode du Zéro Déchet, ça passera”

J’ai plutôt l’impression que c’est un changement durable. De plus en plus de concitoyens, qui y voient à juste titre l'un des meilleurs moyens de pouvoir agir pour un avenir meilleur. D’après un sondage Yougov 71% des français souhaiteraient une généralisation du vrac dans les magasins.

 

Modifier ses habitudes de consommation pour en adopter d’autres plus écologiques implique d’effectuer ces gestes de manière routinière pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. Pourquoi alors décider de brusquement revenir en arrière en modifiant à nouveau ses habitudes pour se mettre à générer plus de déchets?  

“Acheter bio local et en vrac, ça coûte cher”

Le zéro déchet, c’est une idée de bobo ! Je n’ai pas les moyens de faire du zéro déchet, moi ! Préjugé ! Nous avons été habitués à toujours regarder le prix au kg de chaque aliment que nous achetons et c'est ce qui nous trompe.

 

En limitant mes déchets je choisis d'arrêter d'acheter des trucs dont je n'ai pas besoin, de faire mon ménage avec des produits simples et non polluants, de ne plus faire mes courses en supermarché mais chez les petits producteurs et petits commerces locaux...c'est une démarche entière, et qui, globalement, me fait faire des économies.

 

C’est prouvé scientifiquement : on retrouve cette information dans l’étude de ll'ADEME citée plus haut. 

“Moi quand je consomme je fais fonctionner la société”

L'économie doit être au service des gens et non l’inverse. Si c’est une économie qui détruit l’environnement et l’écosystème, fait travailler des millions de personnes dans des conditions parfois inhumaines alors elle ne doit pas perdurer.

 

L’offre et la demande, cela fonctionne des deux côtés. Si on cesse de surconsommer et si on demande plus de produits éco responsables et éthiques, le marché s’adaptera.

“Tu achètes quand même des produits emballés.”

Béa Johnson a eu ce genre de remarque aussi : des proches qui inspectaient tous les placards et en trouvant les plaquettes de médicaments, avaient un ricanement de joie.

 

On peut avoir un mode de vie zéro déchet, et ce, même si on en produit quelques-uns. Comme toute démarche, c’est progressif. Plus les changements sont intégrés petit à petit, plus ils sont susceptibles d’être durables. Et comme l’éco conception n’est pas encore de mise, il y a des déchets qui sont difficilement évitables, comme les plaquettes de médicaments par exemple. 

“la société nous pousse à la consommation, ça aide pas”

C'est vrai ! Mais en apparence seulement, car quand on réfléchit un peu à la façon dont tourne le monde, on réalise que nous, consommateurs, sommes en fait des ``consom'acteurs`` : la façon dont nous décidons d'acheter conditionne le monde dans lequel nous vivons.

 

Acheter dans les commerces de proximité, c'est favoriser l'économie locale et c'est plus facile de limiter ses déchets, car beaucoup de petits commerces accepteront de servir dans propre contenant, alors que dans les supermarchés continuera à être prôné l'emballage à usage unique.

“Des magasins zéro déchet, il n'y en a pas partout”

C’est vrai aussi, mais il y en a de plus en plus : il y en avait moins de 5 en 2015 lors de l’ouverture de La Consigne. il y en a plusieurs centaines aujourd'hui. Et si on ne trouve pas une boutique complètement zéro déchet, on trouve toujours quelques rayons vracs, et la possibilité d'acheter au marché et chez les petits commerçants dans son propre contenant.

 

“C'est difficile de diminuer ses déchets”

Une vie durable c'est une vie plus simple. Se désencombrer la vie et revenir à l'essentiel Cela demande de faire le choix de changer ses habitudes de vie, et c'est ça le plus difficile : décider que ça suffit, je ne veux plus de cet ancien mode de vie qui détruit ma planète, je veux une vie durable. Après ça, le reste devient simple.

“Je ne sais pas par où commencer à limiter mes déchets !”

Le mieux c'est de commencer par ce dont vous avez envie ! la salle de bains, l'alimentation, le jardin...limiter ses déchets c'est comme décorer sa maison, Il n'y a pas UNE méthode il y en a des tas ! Aller à son rythme, et garder toujours en tête que c'est une démarche plaisir. Chaque petit geste d'évitement de déchet est une petite joie ! Et oui ! Ca rend heureux !

“Mon entourage ne va pas comprendre”

Cette démarche, c’est un choix. Impossible d'obliger ses proches à faire le même choix. La seule solution c'est d'expliquer pourquoi et d'être patient et compréhensif. De laisser chacun cheminer à son rythme. Chaque petit geste durable qui pourra être mis en place sera important.

“Si je le fais seul(e), cela ne servira à rien”

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Plus nous serons nombreux, moins il y aura de déchets. Et chaque petit geste qui permet d'éviter un déchet permet d'éviter également la production d'une foule de déchets en amont. Ce sac à dos écologique a tendance à être 30 fois plus lourd que le produit lui-même. Mais cela peut être beaucoup plus: 600 fois plus pour un smartphone par exemple pour lequel il faudra 70kg de ressources ! De quoi y réfléchir à deux fois avant de craquer pour le dernier modèle.

“L'objectif zéro déchet c’est pas atteignable”

C'est une expression qui résume et permet de facilement visualiser la démarche de limitation des déchets, même si atteindre réellement zéro déchet semble pour l'heure une utopie. Sans atteindre le 0, il est en tous cas possible de réduire très fortement nos déchets ! Chaque français produit plus de 500kg de déchets chaque année dont un tiers de biodéchets (restes de repas) et un tiers de déchets non recyclables. Une partie de ces déchets non recyclables est enfouie dans le sol et met des centaines d’années à se détériorer. L’autre partie est incinérée : les incinérateurs rejettent des dioxynes, des métaux lourds, des particules fines et du dioxyde de carbone. 

 

Derrière toutes ces remarques et petites phrases plus ou moins agressives il y a souvent une personne qui doute ou qui a bien conscience que son mode de vie à un impact écologique important mais qui ne ressent pas encore le courage ou l’envie de faire des efforts pour le réduire. C’est difficile de modifier des habitudes ancrées depuis plusieurs années voire plusieurs décennies. 

La seule réponse à adopter quand on est l’objet d’une attaque de ce style est toujours la bienveillance et la gentillesse : expliquer de manière simple en quoi ce mode de vie nous rend heureux, quels sont ses avantages, donner des exemples. 

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